Ffran May et Joel Guena

 

C'est une belle complicité qui se dessine au fil des chansons de ce nouvel album. La voix voluptueuse de Ffran se conjugue à la virtuosité du piano de Joël, et de ses compositions jazz toujours au service des textes. Les compositions originales et la tradition se côtoient, en breton et en gallois. Les thèmes d'hier y croisent les vies d'aujourd'hui. Un voyage qui nous mène de la brume celtique aux couleurs vives de la pop, du classique et du jazz. C'était un concert à ne pas rater!

Joel  Guena : C’est un travail de deux ans qui est donné ce soir;  au fur et à mesure les morceaux viennent . C’est vraiment un duo avec le piano qui s’imbrique avec la voix.

 Pour ma part dans mes influences musicales je suis très proche des musiques celtiques et d’une certaine forme de jazz que j’ai beaucoup pratiqué, proche de Keith Jarrett et Bill Evans, ils ont pratiqué la  musique de façon modale et c’ est aussi le propre de la musique celtique.

Le travail de composition se fait  ensemble. Ffran écrit  très vite et comme je suis un improvisateur je vais très vite aussi. C’est spontané. Elle a des idées, des fragments de texte. On enregistre et on termine le texte ensuite.

Michel : J’ai été très touché par cette chanson sur Maurice El Mechali  , Juif, Franc-maçon,  marié avec une fille de Boutrouille de Kerlouan , arrêté en 43 comme résistant puis déporté  à Auschwitz .

Ffran : Oui, je parle de cette histoire parce que c’est important de la raconter. C’est par honte que les gens se taisent souvent,  c’est quelqu’un d’ici qui l’a dénoncé, et soixante-dix ans après c’est encore vif.

Michel : Tu reviens souvent sur le lien entre les cultures bretonne et galloise dans le concert de ce soir.

Ffran : On n’est jamais seul. On est toujours en lien avec quelqu’un d’autre  et une autre culture. La force c’est d’être soit même, pas forcément comme les autres. On n’a pas le droit d’écraser les autres. Ce n’est pas ça la vie. Il n’y a pas une culture supérieure à une autre. La langue française,  la langue bretonne,  la langue anglaise chacune a sa place.  

 
ConcertsMichel Thépaut