La lampe de présence ou lampe de sanctuaire de Brendaouez

 

 

Dans toutes les églises ou les chapelles consacrées une lampe est toujours allumée, sauf le vendredi saint, témoignant de la présence vivante du Seigneur dans le tabernacle. C’est un usage très ancien : le tabernacle est réputé avoir abrité l’Arche d’Alliance, l’usage d’entretenir une lumière près du Tabernacle  remonterait probablement aux premier temps de la chrétienté.

La lampe de Brendaouez

 A chaîne la lampe de sanctuaire est suspendue par une chaîne au plafond de la chapelle juste devant l’autel. Elle était initialement assez basse. Un bout permettait de l’écarter de l’autel selon l’utilisation de la chapelle, pour des concerts par exemple. Cette manœuvre n’est certainement pas étrangère à la dégradation de la lampe. Plus récemment, la chaîne a été raccourcie et c’est dans cet état qu’elle a été photographiée avant sa dépose. Il n’y avait pas de dispositif « monte et baisse » la lampe se trouvant initialement à hauteur d’homme.

Cette lampe est remarquable par sa taille et son importance étant donnée la relative  modestie de la chapelle.

Elle est en opaline blanche sertie de pièces en bronze et suspendue à 3 chaines en laiton. 3 rangs de pampilles en cristal (une centaine) la décorent. La lampe était placée dans un petit vase intermédiaire suspendu entre les chaines. Le style serait Charles X, elle daterait donc, au plus, du milieu du XIX ème siècle. La chapelle ayant été reconstruite en 1874 il faudrait investiguer pour connaître son histoire, comment elle est arrivée là. Une lampe de cette taille devait couter très cher. Il est encore possible d’en faire réaliser aujourd’hui une de ce style ,mais  pour des milliers d’Euros. Cela donne une idée de la générosité du probable donateur.

 

 
 

La restauration est entreprise :

 

En préalable, de nombreuses personnes sont contactées pour recueillir leurs suggestions sur les moyens à employer (et à éviter !) . Puis on attaque le travail proprement dit, à l’aide de produits variés et d’huile de coude.

 

Les pièces métalliques sont nettoyées et astiquées, le bronze et le laiton rendus brillants sont ensuite vernis à la bombe aérosol. La présence de l’opaline rend ces opérations difficiles.

 

Les pièces en acier (sertissages et crochets de suspension) sont nettoyées et l’oxydation bloquée avec une résine. La feuille dessoudée est ressoudée sur une platine en laiton elle-même collée à l’araldite sur la platine supérieure. En effet la soudure risquant de créer des points chauds et de briser l’opaline est fortement déconseillée.

 

Enfin, après une séance d’apprentissage chez un spécialiste de Chateaulin, les pampilles sont remontées. Devant l’impossibilité de se procurer des hermines dans des couts et délais raisonnables, on adopte un panachage de pampilles droites et des hermines restantes, le tout monté sur pointes de diamant. Une tentative de réalisation de nouvelles hermines par Aurélie Habasque  a échoué devant la difficulté de réaliser des moules d’état de surface correct. Les pampilles complémentaires sont fournies par des antiquaires de Brest et de Ploudalmézeau.

 

La restauration de cette lampe a été l’occasion de rencontrer des artisans ou amateurs de savoir faire extraordinaire, sur tout le Finistère, C’est une expérience exceptionnelle.

 

La difficulté restante est sa remise en place dans des conditions la rendant peu vulnérable, la suspension au plafond de la chapelle ne pouvant être que difficilement modifiée.

 

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Maryvonne Couchouron



CultureMichel Thépaut